recherche personne
Bonjour,
Quelqu'un se reconnait-il ? En 2004 (octobre ?), j'avais pris quelques photos de vous dans un train. Je devais vous les envoyer, mais j'ai perdu votre adresse mail. Contactez-moi si vous vous reconnaissez. Cordialement
Bonjour,
Quelqu'un se reconnait-il ? En 2004 (octobre ?), j'avais pris quelques photos de vous dans un train. Je devais vous les envoyer, mais j'ai perdu votre adresse mail. Contactez-moi si vous vous reconnaissez. Cordialement
Dans quatre jours, je rends mon modem, je romps mon contrat avec France Cité Vision.
Ils ne desservent pas ma nouvelle rue. Ils étaient les seuls à ne pas m'obliger à posséder un téléphone fixe.
Je ne sais pas où aller maintenant. Je vais donc vivre quelques temps sans Internet.
Vivre sans vos blogs, aussi ...
Qu'adviendra-t-il du blog de Blang ? Je ne sais pas ...
Le garderont-ils au chaud ? Tout s'effacera-t-il ? Mystère ...
Allons, aucune importance ... Mon blog n'était que du blabla ...
Nelly Olin ? Qui est-ce ?
Un point de vue à cette adresse ...
http://vetogarges.free.fr/bilan_olin.htm
VOYAGE A AMIENS
reportage libre à partir d'un spectacle de rue
créé par la compagnie Royal de Luxe
Les pirates sont exclusivement responsables des conséquences de leur piratage
volet I
Mais qu'est-ce que c'est ?
Une métaphore de l'europe ?
MAT INTERVIEWE LULU
L'Europe n'a pas d'odeur ...
Mat - Lulu, toi, au lendemain du 29 mai, tu te sens comment ?
Lulu - Oh ben tu sais, dans les champs, c'est toujours la même odeur ... mais je prends des douches ...
Mat - Non ... je parlais de l'Europe, du référendum ... pour ou contre le Traité Constitutionnel ...tu sais ...
Lulu - Ah ...
Mat - Ton sentiment, Lulu, c'est quoi, au lendemain de la victoire du Non ?
Lulu - Moi, je suis rodé maintenant ... je vote sans rechigner du côté de ceux à qui je
ne serrerais pas la main dans la rue ... Je suis calme ... ni gai ni triste ...
Mat - Ça ne te gêne pas, tous ces Non qui n'ont pas les mêmes raisons ?
Lulu - Si, bien sûr. Je n'aime pas par exemple quand la dame, celle qu'on m'a dit comme quoi qu'elle priait avant les séances à l'Assemblée ou au ministère, tu sais ... enfin, je n'aime pas quand elle dit qu'elle est fière des français, de leur vote libre ... moi, je ne suis pas fière d'elle si c'est vrai qu'elle prie avant les séances des réprésentants du peuple ...
Mat - Et comment réagissent les gens autour de toi ?
Lulu - Alors là, autour de moi, c'est étrange ...
Par exemple, ce week-end, en Normandie, j'ai
rencontré un type sur la plage ... il disait Non Non Non Non en
marchant ... et entre chacun de ses Non il disait :
"bientôt je serai
Président de la République" ... Je m'approche, je lui dis : Y'en a déjà
un" ... Alors, il part en criant : "alors, je serai roi d'Europe" ...
Etrange non ?
Et en rentrant chez moi, le soir,
j'ai entendu les voisins du dessus qui fêtaient la victoire du Non ...
ils ont ouvert le champagne ... En face, d'autres voisins avaient
improvisé un mini feu d'artifice ... Etrange, non ?
"Pourvu qu'ils entendent cela ..., pourvu qu'ils entendent ces
réactions ..." me disait une autre voisine ... Mais moi, ça m'inquiète,
parce que personne n'a parlé dans les media des réactions de mes
voisins ...
Mat - Et les media, justement ?
Lulu - Bô, pour parler des media, il faudrait un autre interview ...
J'entends beaucoup de choses, ... des lapsus, ... des gens qui se
réjouissent à tort ou se renient, d'autres qui tournent leur veste ...
A la radio, par exemple, des types (entre eux, ils s'appellent comme ça : "ppsss ..", "ppsss ..") disaient "bon
d'accord on n'a qu'à se réconcilier, s'aimer comme avant, fonder une
grande famille ... les français (de gauche) attendent cela ..."
On entend beaucoup ça ... Les français attendent cela ... ceci ...
Mat - Certains
disent aussi que les nonistes de gauche ont servi la cause de la droite
anti-européenne, la cause des nationalistes ...
Lulu -
Et bien non ... La
question portait sur un texte
indigeste ... pas sur l'existence de l'Europe ... Les français
anti-européens se sont trompés de vote ... On ne devrait même pas
parler d'eux, sauf pour dire qu'ils ont servi la cause du Non européen
...
Mat - Et les français dans tout ça ?
Lulu - Je crois que ce référendum vient de détruire un concept ... Je crois qu'on ne peut plus désormais parler "des français" ... les français en tant qu'entité viennent de procéder à leur auto-destruction ... pschttt ...
Je crois que ce référendum montre clairement qu'en France,
aujourd'hui, il y a un peuple majoritairement européen ...
Il nous faut maintenant reparler du texte indigeste ... reprendre le débat ...
Comprendre le Non européen de gauche français ...
Comprendre
aussi le Oui européen français toutes tendances confondues ... il est
surprenant qu'on ne s'étonne pas davantage de ce Oui-là...
Mat - Tu gardes espoir ?
Lulu - Oui et non.
Oui parce que je fonde l'espoir que désormais le 29 mai soit jour férié en Europe.
Non, parce que je ne vois pas bien aujourd'hui comment nous allons pouvoir éviter la Guerre Civile ...
Mat - Guerre Civile ... heu ...française ou européenne ?
MAT INTERVIEWE MATOUXXX
IL FAUT DISSOUDRE LE PEUPLE !
Mat - Fabius, Emmanuelli, Mélanchon, qui est le vrai noniste ?
Matouxxx - Le vrai noniste est une noniste ; c’est une femme !!!
Mat - Le Oui de droite n'est pas passé. La France est-elle à gauche ?
Matouxxx - Euh non je ne pense pas… la France c’est au fond du couloir à droite.
Mat - Le discours est maintenant national dans presque toutes les
bouches. Les français se sont trompés d'élection, encore et comme
d'habitude ?
Matouxxx - Tout à fait. D’ailleurs peut-on faire confiance à un peuple qui coupe la tête à ses dirigeants ? je vous le demande…
Mat - On dit que les femmes, les athées et les vagabonds sont les grands gagnants de ce référendum. Qu'en penses-tu ?
Matouxxx - Non, tout le monde est perdant, d’ailleurs vous avez vu, il pleut des crapauds depuis hier soir et le jour ne s’est pas levé ce matin…… le chef de l’état n’a qu’une solution aujourd’hui : il doit dissoudre le peuple !
Ouiouistes et nonistes : derniers échanges
Depuis le mois
de septembre, de Perpignan à Bayonne, de Toulouse à Valenciennes, de Brest à
Grenoble, de Bordeaux à Besançon, j’ai donné plus de 125 conférences. Je n’ai
pas parlé de la Constitution, je l’ai montrée. Ceux qui sont venus ont pu au
moins lire les articles que je leur ai présentés. Je ne parle pas
au nom d’un parti, ni même d’une association. Je m’exprime comme un simple
citoyen qui porte la voix de ses semblables, de celles et de ceux que j’ai
rencontrés dans nos villages et nos faubourgs, dans nos hameaux et nos quartiers
qui, spontanément, se lèvent partout pour rejeter les chaînes qu’on veut leur
imposer. Il y a, au moins, cinq raisons de dire « non » le 29 mai. Au moins
cinq. 1. Je suis
contre ce traité auquel on donne la force d’une Constitution, parce qu’une
Constitution, c’est un texte court, précis, accessible au plus grand nombre. Une
Constitution, c’est un texte qui rassemble. On nous demande
de dire « oui » à un texte de 448 articles qui exigent en plus la lecture de 440
pages d’annexes pour être interprétés valablement. On nous demande
de dire « oui » à un texte confus, un texte qui ne définit pas un certain nombre
de concepts, un texte dont certains articles sont contredits par d’autres ; un
texte qui n’a pas simplifié les traités existants et qui n’a pas simplifié les
institutions existantes. On nous demande de dire « oui » à un texte d’une
complexité telle qu’il est bien souvent incompréhensible. Enfin, on nous demande
de dire « oui » à un texte qui provoque, dans plusieurs pays d’Europe, des
déchirements profonds. Comment peut-on
accepter une Constitution de 448 articles ? Comment peut-on
se reconnaître dans un texte confus et
contradictoire ? Comment peut-on
dire « oui » à quelque chose qu’on ne comprend
pas ? Comment peut-on
soutenir un texte qui divise ? 2. Je suis
contre ce traité à propos de l’Europe parce qu’il renie les valeurs nées en
Europe : - c’est en
Europe qu’est né le principe de laïcité ; la Constitution ne le consacre pas ;
elle reconnaît les Eglises ce qui lui permet de les subventionner ; elle permet
la manifestation des opinions religieuses dans les espaces
publics ; - c’est en
Europe que fut arraché – et à quel prix ! – le principe : « tous les pouvoirs
émanent du peuple » ; ce principe fondateur de la démocratie n’est ni
inscrit, ni mis en œuvre dans ce traité ayant force de Constitution ;
- c’est en
Europe qu’on a établi les caractéristiques principales de la démocratie :
séparation des pouvoirs, contrôle parlementaire du pouvoir exécutif. Le texte
qu’on nous demande d’accepter organise la confusion des pouvoirs entre
l’Exécutif et le Législatif. Il constitutionnalise ce qu’on appelle, depuis près
de 50 ans, le « déficit démocratique européen » : la Commission, qui n’est pas
issue du suffrage universel, conserve le monopole de l’initiative législative ;
l’institution suprême de la décision européenne, le Conseil des Ministres, n’est
comptable de ses choix politiques devant personne, ni devant nous, ni devant
ceux que nous élisons à l’Assemblée nationale ou au Parlement
européen ; - c’est en
Europe que furent arrachés, au prix de luttes politiques et sociales extrêmement
dures, les droits collectifs, ces droits sociaux qui organisent la solidarité
dans une société de liberté ; ce que la Constitution et la loi françaises ont
consacré, ce qui se trouve aussi dans les Constitutions et les lois de très
nombreux pays d’Europe, ce qui se trouve enfin dans la Déclaration Universelle
des Droits de l’Homme, le droit à l’éducation et à la culture, le droit à la
santé, le droit au travail, le droit au logement, les droits à prestation, aucun
de ces droits, mis à part le droit à l’éducation et à la culture, n’est consacré
dans cette Constitution bâtarde qui se contente de nous concéder la permission
de travailler ou qui se limite à « reconnaître et respecter » ce qui existe dans
les Etats sans le prendre à son compte ; je défie les dirigeants du Parti
socialiste et des Verts de citer les articles de ce traité qui consacreraient le
droit au logement, le droit à un minimum d’existence, le droit à un salaire
minimum, le droit à une allocation de chômage, le droit à une pension de
retraite. Ils n’y sont pas ! 19 millions de chômeurs en Europe attendent de ceux
qui se disent de gauche autre chose que des politiques qui prétendent faire du
social avec du libéral. - c’est en
Europe qu’ont été conçus les services publics, ces outils qui permettent aux
pouvoirs publics locaux, régionaux et nationaux, de rendre les droits collectifs
accessibles à tous ; la Constitution qu’on veut nous imposer ignore la notion de
service ; elle ignore les services publics ; elle ne parle que des services
d’intérêt économique général qui sont soumis aux lois de la concurrence et à la
logique de la rentabilité; - enfin, c’est
en Europe que le principe d’un ordre mondial basé sur la force du droit plutôt
que sur le droit de la force a été conceptualisé ; la Constitution qu’on veut
nous imposer soumet la politique étrangère et de défense de l’Europe à l’OTAN,
l’OTAN qui n’est pas une institution européenne, mais dont il est clairement
écrit qu’elle est « le fondement de la défense collective et l’instance de sa
mise en œuvre.» Qui, en dernier ressort, dirige l’OTAN ? Le Président des
Etats-Unis d’Amérique. Ce texte n’est
pas l’Europe, ce n’est qu’un mauvais texte à propos d’une vision de l’Europe
étrangère à l’Europe. Ce n’est pas le projet de ma
génération. 3. Je suis
contre ce traité parce qu’il rompt avec ce qui fut pendant près de 50 ans la
raison d’être et le moteur de la construction européenne : l’harmonisation par
le haut ; l’espérance européenne est d’abord un espoir d’égalité entre les
peuples : égalité du niveau de vie, égalité des chances. Ce traité abandonne
l’harmonisation pour la compétition, puisque l’harmonisation dépendra désormais
des règles du marché et non plus de la volonté commune des Etats
membres. 4.
Je suis contre ce traité parce que ce n’est pas une Constitution ; c’est un
catéchisme néolibéral : - ce texte
reconnaît comme fonctions essentielles des Etats des fonctions exclusivement
sécuritaires ; - ce texte
subordonne toutes les politiques sociales et environnementales aux lois du
marché ; - ce texte
remplace l’économie de marché réglementée et encadrée que nous avons pratiquée
depuis la Libération et qui est compatible avec un fort niveau de protection
sociale, par une économie de marché désormais conforme aux règles de l’OMC, une
économie de marché où « la concurrence est libre et non faussée » ;
Cette caricature
de Constitution consacre un principe : « tous les pouvoirs émanent de
l’argent. » 5. Enfin, je
suis contre cette Constitution parce qu’on ne pourra pas la changer. Pourquoi
ceux qui auront dit « oui » voudraient-ils aussitôt changer ce qu’ils auront
accepté ? A 25 aujourd’hui, à 27 dans deux ans, - avec des pays
dont les gouvernements, conduits par des libéraux de droite ou de gauche, nous
disent qu’ils veulent l’unanimité pour qu’il n’y ait aucune modification en
matière fiscale, en matière sociale, en matière agricole, en matière
environnementale ; - avec des pays
qui considèrent que les concessions faites pour adhérer à l’Union représentent
l’effort maximum d’une génération, la règle de
l’unanimité, unique au monde, va imposer cette Constitution non seulement à
nous-mêmes, mais à nos enfants et petits enfants. C’est cela que
veulent imposer aux générations futures les septuagénaires Giscard et Chirac,
Mauroy et Rocard et l’octogénaire Delors. Tous les âges sont respectables bien
entendu. Mais pourquoi ces gens du passé veulent-ils nous imposer leur passif ?
Qu’ils se souviennent de ces hommes jeunes qui ont fondé la République en 1793.
Ces jeunes avaient inscrit dans la première Constitution républicaine une marque
de sagesse bien absente aujourd’hui : « Une génération ne peut assujettir à
ses lois les générations futures. » Souvenons-nous
aussi de la mise en garde de Mirabeau : « les hommes passent la moitié de
leur vie à se forger des chaînes et l’autre moitié à se plaindre de les
porter. » Ami, entends-tu,
à nouveau, le bruit sourd du pays qu’on enchaîne ? Ami, vois-tu ces
banquiers, ces hommes d’affaires, ces technocrates et leurs relais politiques
qui veulent nous imposer des chaînes qu’avec nos arrières grands parents et
Jaurès, avec nos grands parents et ceux du Front Populaire, avec nos parents et
ceux de la Résistance nous avions brisées ? Nous ne sommes
ni des banquiers, ni des hommes d’affaires, nous sommes encore moins ces
technocrates et ces politiques qui leur servent de relais. Nous sommes le
peuple. Et le peuple affirme qu’accepter cette Constitution, c’est
nous aliéner et aliéner les générations à venir. Accepter cette Constitution,
c’est accepter des chaînes que nos aînés avaient brisées.
Par contre,
rejeter cette Constitution, c’est signifier que nous voulons une Europe
européenne, c’est-à-dire - une Europe où
la solidarité s’organise dans la liberté ; - une Europe où
l’égalité s’impose dans la diversité ; - une Europe où
l’homme vit en harmonie avec la nature ; - une Europe
pacifique qui entretient avec les autres peuples du monde des rapports qui ont
rompu définitivement avec toutes les formes de néocolonialisme et
d’exploitation. C’est le message
que nous entendons adresser aux autres peuples d’Europe et du monde.
Nous sommes confrontés au
plus important des choix que nous ayons eu à faire depuis plus de 60 ans. Une
nouvelle fois, on veut nous imposer un modèle de société qui est étranger aux
valeurs européennes. Il faut choisir : se résigner ou résister. Une nouvelle
fois, au rendez-vous de l’Histoire, comme en 1793, comme le 18 juin 1940, il
appartient au peuple de France de brandir la lumière de l’espérance. Malraux
écrivait « Seuls les esclaves disent toujours oui ». Une nouvelle fois,
au rendez-vous de l’Histoire et de l’espérance, quand l’essentiel est en cause,
il faut savoir dire « NON ». Raoul Marc
JENNAR
une dernière analyse du traité faite
par Raoul Marc Jennar
REFUSONS CES CHAINES QU’ON VEUT NOUS
IMPOSER
(Chercheur auprès d’Oxfam Solidarité et animateur de
l’URFIG - Unité de Recherche, de Formation et d’Information sur la
Globalisation).
Ouiouistes et nonistes : derniers échanges
Le « non » de gauche
Christian Bouchindhomme
Il sera impossible de faire valoir un « non » « de gauche », d’abord
pour une raison de droit, — un référendum n’est pas un scrutin à
programme, l’électeur n’y est pas invité à déterminer son choix, ni à
le justifier —, pour des raisons idéologiques, ensuite. Peut-être, les
partisans d’un « non » à gauche auraient-ils été crédibles, s’ils
avaient promu ensemble une base commune de renégociation. Mais une
telle chose était bien sûr impossible et le demeurera après le 29 mai.
Peut-on
alors, indépendamment des spéculations des états-majors, dégager un «
“non” de gauche » à partir de l’électorat ? Il n’existe pas de moyens
institutionnels de le faire, mais admettons qu’on s’y hasarde à l’aide
des sondages. Si l’on se fonde sur les préférences partisanes, il
apparaît que le « non » est majoritaire à gauche (entre 58 et 62%),
très minoritaire à droite (entre 9 et 11%), et enfin majoritaire (entre
95 et 100%) à l’extrême droite et auprès des citoyens sans préférence
partisane. Ainsi, tous calculs faits, le « non » de toutes les gauches
n’est pas majoritaire : il regrouperait entre 20 et 22% contre 21 à 23%
à toutes les droites, 10% se déclarant ni de droite, ni de gauche.
Prétendre convertir, par conséquent, un éventuel « non » majoritaire en
« victoire du “non” de gauche » est donc un vœu pieux ou une
supercherie.
Le « “non” de gauche » serait ainsi une fiction — qui
rencontre un tel succès qu’elle devient fantasme de réalité. À
l’analyse, on peut même la décrire comme procédant d’un étonnant effet
de feed-back bien entretenu. Certains états majors ayant besoin du «
non », quelle qu’en soit la véritable couleur, se sont fondés sur un
certain état d’ignorance de leur électorat pour nourrir ses craintes et
en récupérer les dividendes.
De fait, lorsqu’on observe les
résultats du seul sondage récent (Louis-Harris pour iTele et Libération
— 20 et 21 mai) qui aborde les motivations substantielles des citoyens
(a priori indépendantes des préférences partisanes), cette thèse reçoit
un certain crédit. Ce sont essentiellement des peurs qui motivent le «
non » des citoyens français, à savoir la peur que cette Constitution
soit non seulement un carcan — parce qu’elle n’est pas révisable (69%)
— mais encore un carcan libéral (62%), et la peur qu’elle ne conduise à
une adhésion automatique de la Turquie (49%).
Les états-majors du «
non » à gauche peuvent donc se réjouir : ils ont été entendus. Mais
sont-ce bien là des motivations « de gauche » ? Éliminons tout d’abord
la crainte turque, qui n’est de toute façon pas créditée à gauche — à
supposer qu’une telle peur soit légitime, elle est institutionnellement
infondée (cf. art. I-58.2 du traité et art. 88-5. de la Constitution
française). Qu’elle persiste cependant en dit long sur l’inefficience
du débat et sur son incapacité à apporter la moindre lumière.
Et,
peut-être n’en va-t-il pas autrement des deux autres peurs. On hésite
certes à demander à chaque citoyen d’être un expert de droit
constitutionnel, pourtant dès l’instant où il doit pouvoir appréhender
la loi constitutionnelle comme s’il en était le co-auteur — ce qui est
une condition de la démocratie —, il doit aussi se donner les moyens,
fût-ce à titre personnel, de le faire. Or nos concitoyens n’ont pas
pris cette peine, et se battent aujourd’hui contre des moulins à vent.
Ils se réfugient dans leur ancrage à gauche, mais le sens de leur
motivation révèle le peu de sincérité dans cet ancrage.
La
Constitution serait donc un carcan libéral auquel ils seraient opposés.
Nos concitoyens sont donc hostiles à 62% au libéralisme (comme ils le
prouvent effectivement à chaque élection décisive, par exemple les
législatives de 2002). Que cette Constitution soit ce qu’ils disent,
ils ont beaucoup d’éléments pour y croire dur comme fer — Attac a mis à
leur disposition des centaines d’« argumentaires » (mot odieux qui
désigne, dans le domaine commercial, la liste des arguments de vente…)
qui leur donne le « droit » de le penser.
Ont-ils pour autant
raison et cela révèle-t-il leur caractère d’hommes et de femmes de
gauche ? Voir une constitution comme un carcan est une idée en tout cas
bien si peu constitutionnelle qu’il est difficile de la dire de gauche.
Une constitution n’est pas un code de lois impératives, prescriptives,
mais un cadre organisationnel élaboré sur des principes
universalisables (et non a priori universels), par conséquent toujours
et en permanence soumis à l’interprétation des personnes concernées —
c’est là ce qui ouvre l’espace dans lequel sont mises en œuvre les
politiques.
On conteste par exemple la formule « … où la
concurrence est libre et non faussée » (art. I-3.2), mais comment la
lit-on ? La ramener à l’impossibilité pour un État ou pour l’Union de
soutenir une entreprise est non seulement erronée, mais encore
unilatéral. Elle néglige sciemment d’autres lectures possibles, qui
peuvent trouver dans cette formule un recours pour d’autres types
d’interventionnisme, empêchant par exemple les concentrations et la
formation de monopoles privés, ou rendant difficiles sinon impossibles
les accords multilatéraux d’investissement. Aucun article, même ceux de
la partie III, n’est donc à lire de manière univoque et directement
politique. Cette dimension fondamentale du traité constitutionnel est
ignorée, et, loin d’éclairer nos compatriotes, le débat et les
argumentaires évoqués plus haut les ont enfermés dans un débat
technique sans fondement qui a accrédité l’idée du « carcan libéral ».
Nos
compatriotes seraient donc de mauvais constitutionnalistes — peut-être
parce qu’il n’y a pas en France de vraie culture publique en ce
domaine. Admettons ; mais on peut aussi penser qu’ils projettent un
caractère impératif sur le droit constitutionnel pour se défausser de
leur nécessaire participation politique — sans laquelle il n’est pas de
démocratie, pourtant. Parce qu’ils aspirent peut-être à une
constitution idéale dont toute action politique se déduirait
automatiquement, ils prennent prétexte de la difficile révisabilité de
celle qui nous est proposée pour en induire que, si elle est pérenne en
l’état, elle n’est pas la leur — elle n’est pas leur idéal. S’il en est
bien ainsi, et il suffit d’écouter pour s’en convaincre, c’est une
manière de se représenter une constitution, qui est essentiellement
fainéante et indigne de citoyens autonomes. Elle témoigne en tout cas
d’un repli sur soi — sphère privée, sphère nationale — qui se place
difficilement à gauche, mais n’est pas sans rapport avec un certain
populisme.
La thèse du « libéralisme » de la Constitution ne tient
donc que si on ne la lit pas comme une constitution. Voyons maintenant
ce qu’il en est du carcan pour cause de non-révisabilité.
Ne
serait-ce pas, dans la même ligne, que l’on préfère réviser la
Constitution plutôt que de se battre afin que les politiques soient
révisées ? Encore une fois, c’est par les politiques qu’elle permet
qu’une Constitution gagne sa crédibilité. La seule question qu’un homme
ou une femme de gauche doit donc se poser est la suivante : cette
Constitution permet-elle la mise au point d’une action politique
concertée, démocratique, solidaire ?
La réponse est clairement
oui, parce qu’on a manifestement veillé à l’essentiel, à savoir que
Constitution, dans son imperfection, rompe néanmoins avec
l’intergouvernementalité — ce qui vaut bien plus qu’une révisabilité
facile.
L’article I-24, sans équivalent bien sûr dans les traités
antérieurs, dit ceci : « le Conseil siège en public lorsqu’il délibère
et vote sur un projet d’acte législatif. » Cela paraît anodin, presque
trivial, c’est pourtant la consécration d’un principe : la délibération
plutôt que la négociation. Cela signifie que, pour la première fois, à
l’échelle européenne, les continuités politiques sont assurées. Elles
le sont dans la représentation, qui ira désormais du peuple au
Parlement, et du Parlement à la Commission (dont le Président — et donc
la Commission — devra appartenir à la majorité politique du Parlement),
et elles le sont dans le débat, qui pourra aller du Parlement à la
Commission, de la Commission au Conseil, et du Conseil au peuple (en
délibérant en public, le Conseil devient comptable et responsable
devant le peuple des arguments qui pourront être avancés). Les moyens
existent donc pour investir l’espace ouvert par cette Constitution et
donner une autre dimension aux institutions européennes, il suffit de
s’en saisir. C’est ce qui permet de dire que la révisabilité n’est
qu’accessoire. L’important est de donner du muscle au squelette
constitutionnel. Et il ne se musclera qu’en marchant, c’est alors que
nous rencontrerons la question des révisions, et révisabilité ou non,
ces révisions s’imposeront d’elles-mêmes si une volonté politique est à
même de se former — et elle ne dépend pas de la Constitution.
Il est
enfin un autre point qui distingue le traité constitutionnel des
traités antérieurs, et auquel les hommes et les femmes de gauche
devraient être plus sensibles qu’ils ne sont. On incrimine la partie
III, expression du monétarisme, qui se voit ainsi inscrit dans le
marbre constitutionnel. On se demande ce que cela vient faire dans ce
traité. C’est assez simple, mais incontournable : les deux traités
actuels accordent (via le traité de Rome) la personnalité juridique aux
seules Communautés européennes comme émanation d’un traité
international. L’Union (issue du traité de Maastricht), qui pourtant
seule nous importe, n’en dispose pas. Les embryons d’institutions
politiques qui existent actuellement sont donc des concessions
extérieures, des extensions symboliques et le plus souvent non soumises
à une réelle contrainte, eu égard à la personnalité juridique des
Communautés européennes, dont l’essence est d’abord économique. Le saut
qualitatif que représente le traité constitutionnel réside justement en
ceci qu’il abroge les deux traités précédents. Pour cela, il était
nécessaire d’en intégrer la substance. C’est ce qu’il fait avec la
partie III. Désormais, les traités de Rome et de Maastricht sont
enveloppés par la réorganisation des embryons politiques qui ont la
possibilité effective d’éclore, ce qui était jusque-là impossible ;
même si cela prendra du temps, c’est à ce prix que le traité de Rome
pourra se dissoudre.
Si maintenant on enlève la partie III,
c’est-à-dire, le préalable juridique du traité constitutionnel, cela
impose, ipso facto, un retour à la case départ. La base juridique reste
dans l’économique ; on conserve, d’une manière ou d’une autre, le
traité de Rome, dont les institutions politiques redeviennent des
appendices symboliques — à l’instar de l’actuelle Charte des droits
fondamentaux — sans aucune force juridique.
Lorsque Laurent Fabius
prétend qu’il faut renégocier sur cette base, faut-il comprendre qu’il
entend revenir au traité de Nice, avec une adjonction constitutionnelle
? Comment résout-il le problème juridique ? On l’ignore. Mais on ne
voit pas, comment dans le cadre d’une re-négociation, qui devra compter
avec d’autres « non », notamment le « non » populiste néerlandais, le
nouveau traité ne se ferait pas à la baisse et au détriment de la
politique. En rendant simplement la main à l’intergouvernementalité —
dont Fabius apparaît comme un adepte lorsqu’il prétend qu’il suffit de
s’installer autour d’une table pour résoudre toutes les crises —, on
donnera gain de cause aux nationalistes et aux souverainistes et
renverra les conquêtes politiques au magasin des idéalités et des
espoirs sans lendemain.
Il est vrai qu’il pourra compter, pour le
soutenir dans cette démarche audacieuse, sur un soutien de poids :
celui de Tony Blair, et donc… d’une certaine vision de la gauche.
Peut-être, aussi sur celui de certains souverainistes… de gauche. Mais
ce sera tant pis pour la gauche.
L’ARGUMENT ULTIME POUR LE OUI …
LA RÉVOLUTION DES CÔTELETTES
ou LE 16 MAI DÉSORMAIS JOUR FÉRIÉ
Aujourd'hui, les français ne sont
pas allés travailler.
Il y avait des barbecues partout ...
ils ont fait
la Révolution des Côtelettes.
RIEN NE SE PERD, TOUT SE TRANSFORME
PENDANT QU'ICI, CERTAINS VOUDRAIENT
SUPPRIMER UN JOUR FERIÉ,
AILLEURS D'AUTRES LE CRÉENT.
ÉTONNANT, NON ?
Brésil:
Une ville
brésilienne célèbre la Journée de l'orgasme (source AP)
Dans une région du Nord-Est brésilien connue pour sa ferveur religieuse, la
petite ville d'Espertantina préfère fêter le plaisir
sexuel: le 9 mai y est désormais la journée officielle de l'orgasme, consacrée à
l'amélioration des relations au sein des couples mariés.
"Nous
célébrons l'orgasme sous toutes ses formes. Il y a même un groupe de discussion
sur l'éjaculation précoce. Mais d'après mon expérience, les femmes ont plus de
mal à atteindre l'orgasme que les hommes, notamment après le
mariage", a expliqué le maire Felipe Santolia au téléphone depuis Esperantina, à 2.100 km au nord de
Rio de Janeiro.
L'élu a expliqué que sa ville de
38.000 âmes fête officieusement la journée de l'orgasme depuis des années, mais
que l'ancien maire avait posé son veto à la création d'une journée officielle.
Le conseil municipal a voté la
création du jour férié. "J'ai 32 ans, je
suis célibataire et j'ai l'esprit large. D'ailleurs, le thème est
d'actualité", a témoigné le maire élu cet
année.
La Journée de l'orgasme prévoit
une série de groupes de discussions avec des sexologues venus de l'ensemble du
Brésil et la présentation des "Monologues du vagin", pièce d'Eve Ensler qui a connu un succès mondial.
Felipe Santolia a avoué que l'initiative a d'abord choqué les
habitants de cette région pauvre et très croyante mais est désormais bien
acceptée.
|
Au marché, un homme simplet : " Y' en a qui mettent la musique fort, dans mon immeuble. Tard le soir, tôt le matin ... Je suis chez moi, je veux être tranquille. C'est en haut et en bas. En bas c'est un arabe, en haut c'est deux noirs ... Faut voter non ! "
Un marchand, très embêté : " Je vais voter non. Un patron hongrois pourra payer en France des ouvriers hongrois au tarif hongrois ... Avec la mondialisation, je ne vais pas m'en sortir ... Ça n'est pas équilibré ... Je vais voter non ... un non européen.
UNE CHANSON, ÇA VOUS DIT ?
Chanson du "mouton noir" par la compagnie jolie môme
Avec son mouton
noir, Chirac inspire le monde de la culture !!!!!
Cliquez sur ce lien ! ...
ça passe pas à la télé !!!!
http://www.cie-joliemome.org/musique/le-mouton-noir-24-04-05-1mega.mp3
Mat - Je vais voter "oui" en espérant que le "non" passe ...
Lulu - Je vais voter "non" en espérant que le "oui" passe ...
Blang
- 65 heures de travail hebdomadaire, c'est beaucoup ... C'est autorisé
par le traité ... Voter "oui" c'est autoriser des gouvernements à faire
travailler leurs citoyens 65 heures par semaine ... dire "oui", ça me
gêne ...
Bien sûr les gouvernements qui le souhaitent pourront
conserver leur durée de travail actuelle 35, 40 heures ... Je me
demande combien de temps ces gouvernements tiendront avant de nous
parler avec raison de concurrence, pour ensuite s'aligner sur la durée
de temps de travail la plus longue ...
- Lulu, tu as fini de réfléchir ?
- Ben ptet, oui.
Aujourd'hui, au marché, des gaullistes
sinistres m'ont proposé de voter "non".
Ensuite, sur la place, des socialistes
joviaux m'ont proposé de voter "oui".
J'ai compris, je sais c'que j'vais faire.
- Ah, qu'est-ce que tu vas faire ?
- Je vais voter oui au premier tour,
et non au deuxième ...